Les Sea Girls et Le Music-Hall. Autodérision et joie libératrice : voyage en milieu fertile

Les Sea Girls, compagnie née il y a vingt ans, a défini son style en six spectacles. Au départ inclassable dans la programmation des théâtres, finalement c’est officiel, c’est du Music-Hall. Avec tout ce qu’il a de riche, d’exigeant, de fantasque, de créatif, de grinçant et de libre.

La compagnie a fait le pari d’inviter pour chaque création un.e metteur.e en scène différent.e. Un postulat rare et parfois déroutant qui nous permet de confronter nos univers, de questionner à chaque création nos désirs, nos limites et notre langage.

Dans notre travail, la chanson est au cœur du processus, elle sert le propos, appui le caractère, raconte une histoire, mais peut aussi servir de prétexte et finalement s’effacer au profit du jeu. Pour nous, la chanson de Music-Hall est à la chanson actuelle/pop, ce que le clown est aux comédien.nes : elle se chante toujours, un œil sur le public pour le sonder et espérer sa réaction.

Le Music-Hall, au croisement des arts et d’une interprétation pluridisciplinaire (le chant, la danse, le jeu et tout ce qui est maîtrisé, ou pas…), induit un rapport au public qui pousse à interpréter un rôle, un personnage, une chorégraphie, une chanson en intégrant une particularité : il n’y a pas de quatrième mur. Toujours avec beaucoup d’humour, c’est un terrain de jeu idéal pour la transgression, la provocation. Mais nous choyons aussi les moments poétiques et émouvants.

Modus operandi

Nous procéderons comme nous le faisons à chacune de nos créations : nous écrirons au plateau, en puisant dans les improvisations, les envies, les textes et chansons que vous apporterez et/ou écrirez, les chansons des Sea Girls seront aussi une matière première et base du terrain de jeu.

Nous proposerons des séquences dédiées à l’écriture de chanson. Ce travail est pour nous un véritable carburant, qui indique la couleur, le son d’un personnage. Il mène à une apogée pour dépasser les limites, parce que la musique et les chansons définissent aussi une identité.

Dans un premier temps nous privilégierons une recherche collective, le meilleur chemin pour arriver à l’individuel. L’interaction avec les autres au plateau est indispensable, elle est un déclencheur. Puis nous mènerons des ateliers en plus petit comité dont les étapes de travail seront présentées, comme des surprises que l’on se fait.

Tout le plaisir du travail sera de pousser le curseur des personnalités, les points forts et aussi les défauts, car ce que nous vénérons par-dessus tout c’est l'autodérision. Nous aimerions partager notre secret de fabrication : la joie libératrice qui débloque notre créativité.

Tout partira de vous comme interprète/créateur.trice.

Nous chercherons constamment à faire cohabiter l’intime et l’universel.

Comme le Music-Hall ne peut exister sans une grande excentricité véritable, nous explorerons l’équilibre entre la rigueur et la souplesse.

C’est précisément cela que nous allons travailler ensemble : flexibilité dans le jeu, dans les situations, force de proposition, posture clownesque, capacité à chanter, raconter l’inverse de ce que l’on montre, pour poser les jalons d’un personnage, créer un numéro, se lancer dans un projet.

Le personnage de Music-Hall n’est ni une créature, ni un clown, certainement tout ça à la fois ! La création d’un personnage, au service d’une situation ou d’une chanson sera l’un des pivots de notre travail : quelle est sa silhouette, sa voix, son vocabulaire, comment traverse-t-il toutes les émotions ?

Il s’agira pour vous d’éprouver tout cela et de (re)découvrir votre propre moteur pour créer un numéro, en partant d’un texte, d’une mélodie, d’une situation, d’un costume ou d’un thème. Tout se nourrit et s’imbrique, mais nous chercherons ensemble ce qui est le déclencheur pour chacun.e.

Pour nous tous.tes ce sera l’occasion aussi de continuer à chercher, à explorer, à découvrir de nouveaux univers et se questionner ensemble autour des rouages de la création.

Les Sea Girls

Photo chantier : © Fabienne Rappeneau