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9 au 20 mars 2026

80 h / 11 jours - off le 15/03

TNP - CDN Villeurbanne

Inscriptions ouvertes
Date limite de réception des dossiers le 25/01

Chantier ouvert à 14 artistes comédien.ne.s professionnel.le.s

Le conte d’hiver. Un précipité de folie amoureuse

Le Conte d’hiver est l’histoire de Léonte, roi de Sicile, qui sombre dans la folie tortionnaire de la jalousie, persuadé que son ami d’enfance, Polixène, roi de Bohême, est devenu soudainement l’amant de son épouse Hermione. C’est aussi, après maintes péripéties, l’histoire de la « résurrection » d’Hermione. C’est une pièce sur la force rédemptrice du pardon mais aussi sur le refus d’Hermione (secondée par l’héroïque Paulina qui la défend magistralement) de se soumettre aux délires assassins de Léonte.

Mon désir, en convoquant cette pièce que j’ai traduite, est d’explorer la puissance de la langue shakespearienne : baroque, démesurée.

C’est à cette architecture vertigineuse (qui convoque à la fois des images poétiques fulgurantes et un concret qui ne craint pas la trivialité, qui passe tout à coup de la violence la plus insoutenable à la sarabande d’une pastorale débridée) que j’ai envie de convier un groupe d’actrices et d’acteurs.

Et à travers le langage, par le langage, nous tenterons d’explorer les ruines de l’amour, la folie sombre de la jalousie ; de voir comment, dans la réponse fabuleuse faite à la violence paroxystique, une puissance du féminin se fait jour ; comment ce féminin cautérise, transfigure, abolit le désastre.

Je serai accompagné tout au long du processus par Laure Bachelier-Mazon (dramaturge et collaboratrice artistique). Notre but n’est donc pas d’exécuter un travail de mise en scène, mais bien d’inventer, en creusant l’œuvre, une forme de laboratoire, de chercher comment concrétiser les états limites que décrit la pièce, son observation à la fois poétique et clinique de la perte de soi dans les méandres de la folie.

L’improvisation autour du thème du délire amoureux constituera un de nos chemins.

Une grande attention sera accordée au corps dans des exercices préparatoires avec la danseuse et chorégraphe Karine Girard qui auront pour but de déjouer les clichés, de sonder la profondeur physique des situations.

Les participants seront invités, au fil du travail, à écrire des textes dont le corpus sera une mosaïque, une entrée dans les thématiques du Conte d’hiver. Ces textes seront lus, dits, avant de commencer une scène, comme un envoi qui permettra de passer d’un récit (personnel ou inventé) à la matière shakespearienne proprement dite.

Nous tenterons de juguler l’émotionnel, de résister à la tentation du mélodrame pour rechercher un « excès » intérieur.

Des musiques que nous choisirons ensemble, pourront constituer une base pour aborder le jeu de manière organique.

Le but étant de prendre le Conte d’hiver comme une fresque et d’en isoler quelques thèmes majeurs.

Bien sûr tout cela passe par une langue dont je me suis emparé par l’artisanat de la traduction. Nous ne tenterons pas de banaliser la langue, mais plutôt, à travers sa complexité, ses ruptures, son lyrisme, sa brutalité, de restituer la limpidité, l’évidence, l’obscure clarté que recèlent la pièce. Le but de notre chantier est donc de mettre l’écriture résolument au centre de la recherche.


Jean-René Lemoine



*Conte d’hiver de Shakespeare traduction Jean-René Lemoine - Éditions Les Belles Lettres




Afin d'enrichir la recherche, la danseuse et chorégraphe Karine Girard interviendra également sur ce chantier.






En partenariat avec le TNP - CDN de Villeurbanne

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Jean-René Lemoine
Laure Bachelier-Mazon
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