Formes artistiques hybrides pour et avec l'espace public

Avec La Vaste Entreprise, nous créons des spectacles et des formes hybrides, présentées dans des théâtres, des centres d’art et en espace public.

Ici, c’est à l’espace public que nous nous intéresserons ensemble.

Le chantier débutera par une présentation des différentes expériences menées ces dernières années avec La Vaste Entreprise (et des questions qu’elles ont soulevées), et par un tour d’horizon des travaux d’autres artistes qui créent pour et avec l’espace public, que ce soit dans le champ du spectacle vivant, des arts visuels ou de la performance – parfois aussi à la croisée de l’architecture, de l’urbanisme ou de l’activisme.

Puis, après un rapide état des lieux des terrains de jeu potentiels qu’offre le territoire, l’enjeu sera de mettre en place des petits groupes de travail : les participant.e.s (idéalement issu.e.s de toutes disciplines, afin de mettre en partage les expériences, les points de vue et les méthodes) se regrouperont autour d’une envie commune d’exploration, d’un intérêt pour un sujet, une pratique, une esthétique, un type d’espace ou de rapport au public. Chaque sous-groupe (duo, trio, quatuor) définira peu à peu un projet d’exploration, et y travaillera dans une certaine autonomie, en alternant les temps d’observation et d’expérimentation in situ, les temps de réflexion, de formalisation et d’écriture aux Thermes, et éventuellement les crash-tests partagés et analysés collectivement. 

Avec Sophie, nous accompagnerons quotidiennement chaque groupe dans ces différentes phases, pour nourrir la réflexion – sur le fond, la forme, le protocole, la relation à l’espace et au(x) public(s).

Il s’agira donc d’explorer très librement des formes qui pourront être poreuses, incertaines, à la lisière. Tenter des choses qui ne seront pas forcément définissables. Et qui pourront ne pas fonctionner immédiatement. Ou pas à chaque fois.

Pour guider le travail, les principales questions seront les suivantes : en quoi un projet s'inspire-t-il de ce lieu précis ? Quels sont les usages de ce lieu, sa place géographique et symbolique dans la ville, dans le paysage ? Le projet serait-il différent ailleurs, et à quel point ? L’écriture procède-t-elle d’une récolte (de paroles, d’images, de sons) ? Le public est-il convoqué, ou traverse-t-il l’œuvre par hasard ? S’il y a une convocation, est-ce de jour, de nuit, au lever du soleil ? Y a-t-il une forme de déambulation, de déplacement collectif ou de parcours individuel ? Quels sont les corps en jeu ? Ceux des acteur.rice.s ? Des passant.e.s ? Quelle est la place laissée à l’improvisation dans l’écriture ? Quelle est la place laissée aux hasards de l’espace public ?

Les réponses pourront évidemment être très variées : il s’agira surtout de brasser ces questions, d’en soulever d’autres, de lancer des pistes, tester des intuitions et mettre en commun les expériences.

Nicolas Heredia