22 mai au 2 juin 2023
80 h / 11 j
Le lieu unique, Scène nationale de Nantes – studio de la Libre Usine
Inscriptions clôturées
Chantier ouvert à 14 artistes interprètes professionnel.le.s
Faire faire une danse
Qu’il soit chorégraphique, musical, théâtral ou performatif, le geste expressif implique un jeu. On peut distinguer deux modes ludiques, que la langue anglaise sait bien nommer : le play et le game, ou le jeu spontané et le jeu régulé.
Le jeu spontané s’exerce au plus près des ressources de l’expressivité, il travaille les habiletés sensibles de façon écologique, par l’amélioration des facultés sensori motrices, de l’attention et de la créativité.
Le jeu régulé est plus politique, au sens où il est conditionné par des règles qui structurent les comportements.
De façon élégante, le philosophe américain Bernard Suits définit le jeu comme une « tentative volontaire de surmonter des obstacles inutiles. » Les jeux que nous souhaitons pratiquer lors de ce chantier sont ceux qui confrontent les joueurs à certains obstacles inutiles que nous appelons, pour notre compte, des intrigues : il peut s’agir d’enjeux paradoxaux, de règles contre-intuitives, de paris sur l’impossible, ou d’attitudes troubles quant à la foi perceptive (croyance, magie, facultés hyper-sensorielles, etc.). Les performers ne résolvent pas ces intrigues par eux-mêmes, mais avec le concours de différents auxiliaires : l’émulation du désir de voir, la transitivité des actes et la composition des regards.
La réussite de ces jeux, c’est l’expérience d’une création sans auteur, à travers un circuit de contributions humaines et plus qu’humaines. Ces jeux sont les relations qui nous font faire un acte, un geste, une danse.
Loïc Touzé et Mathieu Bouvier
Vignette chantier :
Glanvill, Joseph. Saducismus Triumphatus : or, Full and Plain Evidence Concerning Witches and Apparitions. In two parts. The first treating of their possibility. The second of their real existence. London, 1682.
En partenariat avec Le lieu unique, Scène nationale de Nantes

