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11 au 22 septembre 2023

80 h / 11 j

Théâtre Dijon Bourgogne - CDN

Inscriptions ouvertes

Chantier ouvert à 14 artistes interprètes professionnel.le.s

Aérez-moi tout ça !

Pour un art de l'acteur qui respire


J’aimerai réunir un groupe d’interprètes téméraires et touche-à-tout et traverser l’œuvre culte et underground, classique et shocking d’Armando Llamas.

L’interprétation est rarement un long fleuve tranquille et on ne se trempe pas dans les textes de Llamas avec le bout des orteils. En deux mots il faut se mouiller.


Avec le comédien Thomas Gonzalez nous allons œuvrer à prendre du recul et à travailler nos pas de côté. Thomas est le phare dans ma nuit ordinaire, lorsque je me morfonds sur les plateaux déserts : son approche de l’art de l’acteur secoue, il soumet le texte à son propre rythme et à travers lui, tout devient proprement original. Il saura guider les stagiaires tout au long de ce chantier et les amener à plonger sans sombrer.

Car oui, c’est l’heure du contrôle technique. Et il en faut de la technique, ça c’est la base, après c’est l’invention. Et l’invention, ça ne se commande pas, ça se muscle.

Ça nécessite du sérieux, beaucoup de sérieux.


Comment diable aborder cette œuvre peu conventionnelle ? Peut-on parler chez Armando Llamas d’un geste d’écriture transgressif ? Et si ce qu’il cherchait avant tout à repousser étaient les limites de l’art théâtral ?

L’œuvre de Llamas est barrée mais pas foutraque. Malgré les apparences tout semble mesuré et démontre d’une solide connaissance de l’art de l’écriture théâtrale. Si Llamas offre au théâtre l’impossible, reste la question de son incarnation.

Bon joueur, l’auteur offre néanmoins quelques pistes. L’acteur, comme il le suggère, doit se faire peintre ou sculpteur et considérer l’œuvre non pas comme une somme achevée mais comme « champ de recherches » (lettre à Micheline Attoun – Théâtre ouvert - datée du 27 janvier 1988). C’est la raison pour laquelle nous faisons le choix de puiser dans d’autres domaines que celui du théâtre à proprement parler : performances, extraits de films, chansons. Ce matériau annexe sous-tendra nos recherches.

Il faudra nous armer de courage pour nous attaquer à cette œuvre mais aussi pas mal de lâcher-prise. Nous affirmons que l’intelligence, c’est l’intelligence + ce qui la nie, c’est-à-dire l’idiotie.

Nous traverserons l’œuvre de Armando Llamas accompagnés de L’Idiotie de Jean-Yves Jouannais et de Performances. L’art en action de Roselee Goldberg. Ces deux essais de référence serviront de boite à outils, et à la fois de combustibles et de détonateurs. On y retrouve des gestes surprenants, inédits, que nous pourrons questionner et surtout reproduire pour nous les approprier. En effet, en parallèle de l’étude en jeu des pièces de Llamas nous chercherons à copier ces tentatives performatives. 


Chaque stagiaire nourrira le travail de son expérience et de son savoir-être au plateau et nous attendrons de lui ou d’elle des apports plus concrets (citations, extraits de textes ou de films par exemple) à partager avec le collectif.

Ré-interpréter pour interpréter à nouveau.

Nous partirons de Quatorze pièces piégées que l’auteur ne considérait pas comme une pièce mais comme un ensemble d’« objets expérimentaux ». À ce texte nous rajouterons Trente et une pièces autobiographiques et Comment te le dire ?


Julien Fišera


En partenariat avec le Théâtre Dijon Bourgogne - CDN

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Julien Fišera
Thomas Gonzalez
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